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Home Actualités du secteur Mars 2010 Fibre, 3G… quels modèles économiques pour l’investissement dans les réseaux ?

Fibre, 3G… quels modèles économiques pour l’investissement dans les réseaux ?

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© FTUne étude COE-Rexecode, consacrée aux opérateurs de réseaux, attire l’attention sur le décalage entre leur solidité financière et le poids des investissements qui leur incombent. Elle y voit, à terme, une menace pour le développement du secteur de l’économie numérique.

Où trouver la capacité d’investissement suffisante pour relever le défi de la couverture en fibre optique du territoire ? Les opérateurs de réseaux font naturellement figure d’investisseurs providentiels, du moins pour les zones de forte et moyenne densité. Mais sont-ils en mesure de relever seuls un tel défi ? D’après une récente étude COE-Rexecode, tout « l’écosystème du secteur numérique » doit se sentir concerné par le déploiement des nouvelles infrastructures.

Montée en puissance des intermédiaires Internet

Opérateurs et producteurs d’éléments de réseau, deux des quatre acteurs de l’« écosystème du secteur numérique », représentent encore la part la plus importante du chiffre d’affaires global de l’économie numérique. Les auteurs de l’étude (1) COE-Rexecode le concède. Mais leurs perspectives de revenus ne sont pas des plus séduisantes, constate-on par la suite. En 2008, la troisième catégorie d’acteurs, les « intermédiaires » (2), a affiché un taux de marge de 14,5%, un effort d’investissement de 6% et un retour sur investissement de 69,5%. La même année, les opérateurs de réseaux ont affiché un taux de marge de 12% et un retour sur investissement de 17,1%, inférieur de 0,4 point à l’effort consenti (17,5%). En résumé, les « intermédiaires » réalisent encore une faible part du chiffre d’affaires global mais affichent des perspectives de croissance bien plus prometteuses.
Ce qui permet aux chercheurs de Rexecode d’arguer que « les perspectives de revenus ne sont pas situées chez les acteurs concernés par les besoins d’investissement les plus importants ». Et ceci, ajoutent-ils, « pourrait à terme menacer le développement du secteur de l’économie numérique ». Car il s’agit maintenant « d’entrer dans un cycle d’investissement majeur » : fibre optique, haut et très haut-débit mobile... L’Europe accusant déjà un sérieux retard sur le japon, la Corée et les Etats-Unis. Mais vu le contexte, le constat est clair : « les investissements nécessaires au déploiement des nouvelles infrastructures ne pourront être réalisés que si de nouveaux relais de croissance sont identifiés et exploités ».

Un écosystème, des interdépendances…

Pour identifier ces nouveaux relais de croissance, il faut mesurer que l’essor du mobile, le développement de l’Internet et le phénomène de convergence numérique (3) ont progressivement formé un écosystème dont les quatre couches sont interdépendantes : producteurs d’éléments de réseaux, opérateurs de réseaux, intermédiaires et producteurs de contenu.
Cet écosystème, précise l’étude, « présente des synergies. Lorsqu’un acteur d’une donnée innove, l’innovation se diffuse aux acteurs des autres couches. » Si les opérateurs créent et gèrent des « actifs cruciaux pour le développement du secteur numérique », il est donc d’autant plus légitime qu’ils cherchent à entretenir de nouveaux rapports avec les acteurs des autres couches…pour s’assurer de nouveaux revenus : tarifs plus élevés, rémunération des réseaux par les fournisseurs de services, développement de nouveaux services en partenariat ou en concurrence avec des acteurs d’autres couches. « Un des grands enjeux économiques pour les opérateurs  - affirment plus loin les chercheurs -  réside dans la capacité à créer et capter au niveau national les revenus générés au sein de la couche des intermédiaires ». Ces entreprises, principalement implantées aux Etats-Unis, y trouveraient aussi leur intérêt, l’amélioration de la qualité des services attirant potentiellement de nouveaux clients.

Cette étude, qui s’inscrit dans le cadre du programme de recherche "télécommunications et économie globale", mené en partenariat avec France Télécom, peinera sans doute à s’attirer les faveurs des dits « intermédiaires » comme celles des nombreux défenseurs de la neutralité du réseau.


Pour en savoir plus : 

http://www.coe-rexecode.fr/public/Analyses-et-previsions/Documents-de-travail/Les-operateurs-de-reseaux-dans-l-economie-numerique


(1)   Antonin Arlandis, Stéphane Ciriani, Gilles Koleda.
(2) Entreprises fournissant des services d’intermédiation sur Internet (Google, Amazon…)
(3) Recoupement et regroupement d’outils numériques anciennement indépendants. (ex. téléphone et télévision).

 

Mise à jour le Lundi, 22 Mars 2010 16:01  

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