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Antoine Darodes au Club Parlementaire du Numérique

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Le directeur de la mission Très-Haut-Débit présentait les conclusions de ses quatre mois de travaux au Sénat: pas de « grand soir » mais un pilotage serré afin de parvenir aux objectifs : le Très-Haut-Débit pour tous d’ici dix ans.

Après un mot d’accueil du sénateur Bruno Retailleau qui s’est félicité de l’intervention d’Antoine Darodes alors qu’il sortait tout juste du séminaire gouvernemental, ce dernier a déclaré être un homme « heureux et satisfait », avant d’exprimer sa confiance dans ce « projet ambitieux, pérenne et doté des moyens nécessaires ». Très attentif à ce qui a été fait par les plans précédents, il a instruit la feuille de route du Gouvernement, fort à la fois de l’expérience passé et de propositions innovantes.

Le directeur de la mission s’est ensuite penché sur la mise en œuvre de ce plan. Si la création d’un établissement public ad hoc est prévue prochainement, il a assuré ne pas vouloir attendre cette échéance. Il s’est dit satisfait du rôle joué par « l’État-stratège ».

Sur la 4G, il a réaffirmé l’importance de s’intéresser davantage à la technologie mobile, précisant toutefois que cette technologie s’inscrivait davantage dans la complémentarité, ce qui a fait réagir Bruno Retailleau. Celui-ci, le Smartphone brandit, s’est dit convaincu que « le fixe et le mobile vont de pair », et que l’on ne peut parler de Très-Haut-Débit sans avoir ces deux technologies performantes.v

Les très nombreux parlementaires présents se sont pour leur part essentiellement enquis des financements. Antoine Darodes a rappelé que le plan de Très-Haut-Débit devra d’’abord être présenté à l’Union européenne et a appelé de ses vœux une validation rapide. Le plan prévoit donc un financement de 20 milliards d'euros sur 10 ans, selon la règle des trois tiers. Une somme financée par les opérateurs, l'État et les collectivités territoriales. En zone très dense, les opérateurs seront les seuls à financer le déploiement. Dans les zones moins denses, les opérateurs, l'État et les collectivités financeront le déploiement via les infrastructures des collectivités. Dans les zones très peu denses, seuls l'État et les collectivités assureront le financement. Antoine Darodes a souligné que les sommes allouées par l’État, trois milliards, seraient financées par le Grand Emprunt, des redevances des opérateurs mobiles et du fond des Livret A suite à son augmentation.

Le sénateur Yves Rome, rapporteur avec Pierre Hérisson d’une mission sur le rôle des collectivités dans la couverture numérique du territoire, a ensuite pris la parole pour exprimer sa satisfaction à l’égard des propositions du Gouvernement, bien qu’il juge les 300 millions par an (sur dix ans) encore insuffisants. Il entend maintenant faire jouer au Parlement son rôle plein et entier afin d’assurer le suivit financier et pratique du plan Très-Haut-Débit. Le sénateur a également ajouté vouloir en finir avec le fil de cuivre, condamné à disparaître au profit de la fibre optique. Confirmation d’Antoine Darodes : « le cuivre ne recevra plus de financement public. »

Le sénateur de l’Ardèche et ancien président du conseil général, Michel Teston, a quant à lui pointé du doigt le plan du précédent gouvernement, jugé trop en faveur des télécoms. Il s’est interrogé sur la nouvelle répartition des financements entre collectivités et opérateurs. En jeu, évidemment, le financement des zones jugées non-rentables, que les opérateurs ne tiennent pas à prendre en charge.

Une déclaration qui n’a pas manqué de faire  réagir les opérateurs en la personne de Vincent Talvas (SFR) qui a tenu à rappeler que les zones rentables restent rares, même à Paris où l’abonnement au Très-Haut-Débit « ne décolle pas »

Antoine Darodes en a profité pour préciser que les initiatives de conventions entre opérateurs et collectivités seront désormais généralisées par le biais d’une convention type. Le travail des opérateurs sera facilité, tandis qu’il leur sera demandé un effort de transparence. A cette occasion, il a annoncé la création d’un observatoire des déploiements avant la fin de l’été, afin d’harmoniser les différents réseaux d’initiatives publics et de favoriser une meilleur communication entre eux.

Le député Gilles Savary a ensuite présenté le cas de sa circonscription du sud-Gironde, « suréquipée », puisque elle a déjà financé des réseaux attenants à un réseau ferré, une autoroute et un itinéraire à grand gabarit pour Airbus. « Le contribuable a payé pour tout cela et on nous explique aujourd’hui que le raccordement est trop cher pour nos petites communes », s’est-il plaint. Antoine Darodes s’est voulu rassurant : « votre cas, et celui de plusieurs autres, a été identifié depuis longtemps, et il est clair qu’il faudra baisser la redevance élevée de certains passages pour inciter au raccordement. »

Enfin le déjeuner c’est conclu sur de nombreuses demandes de précision sur les modalités des réseaux d’initiatives publiques, à l’image de la députée Isabelle Le Callennec qui a manifesté ses craintes à l’égard d’un trop grand interventionnisme de l’État. Réponse d’Antoine Darodes : ce seront bien les collectivités qui mèneront les projets, l’État ne jouant qu’un rôle de facilitateur. Après deux heures d’échange, nul doute que les interrogations suscitées par le plan Très-Haut-Débit auront trouvé de nombreuses réponses, notamment du côté des élus.

Par Joseph d’Arrast



Mise à jour le Mardi, 05 Mars 2013 13:56  

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