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Home Telecom « Le cloud est un formidable levier pour l’économie française. »

« Le cloud est un formidable levier pour l’économie française. »

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 Entretien avec Marc Mossé, Directeur des Affaires Publiques et Juridiques de Microsoft

Quelle est la réalité du Cloud aujourd’hui ?

Une chance pour notre pays pour développer l’économie numérique et l’économie par le numérique ! Le Cloud computing, ou informatique en nuages, recouvre plusieurs dimensions allant du software (SaaS) à la plateforme (PaaS) en passant par l’infrastructure (IaaS) comme un service. Ce nuage peut être public pour maximiser l’effet d’économies d’échelle et d’extension du système d’information, ou bien privé en étant dédié à une entité voire hybride ou communautaire selon certains besoins. Il offre une flexibilité et une agilité inédite et favorable à l’ensemble des acteurs. C’est une évolution technologique en même temps qu’une révolution des modèles économiques dont va pouvoir bénéficier toute la chaîne de valeur, les entreprises et le grand public. On peut désormais consommer le numérique comme une commodité, tel l’eau, le gaz ou l’électricité avec des tarifs adaptés en conséquence. 

Comment se porte le marché du Cloud aujourd’hui et peut-on parler d’engouement ?

Le Cloud est une réalité en pleine expansion. La Commission européenne, à cet égard, a indiqué à quel point cela pouvait contribuer à la croissance économique et, se basant sur les chiffres d’une étude IDC, a montré que 2,5 millions d’emplois pouvaient être créés en Europe dès lors qu’existerait un « marché unique du nuage ». Plusieurs analystes évoquent, par exemple, un taux de croissance annuelle des solutions d’infrastructures de Cloud de 41,7 % entre 2011 et 2016. D’ores et déjà, la majorité des applications commerciales sont développées dans une optique de déploiement dans le nuage.

C’est une formidable opportunité pour l’économie française, pour nos entreprises et notamment pour les PME qui peuvent ainsi accéder à une puissance informatique démultipliée sans investissements lourds préalables, se focaliser sur l’innovation, adapter leur appareil de production ou de distribution comme monter un site web en 5 minutes, faire face aux montées en charges saisonnières ou imprévues. Dans l’écosystème numérique, de nombreuses start-up peuvent ainsi développer leurs solutions avec un coût d’entrée réduit. De même, le consensus existe sur l’utilité du Cloud pour la modernisation de l’action publique, qu’il s’agisse de renforcer les services publics au bénéfice des citoyens, ou de garantir une haute qualité de l’environnement de travail des agents, en maîtrisant les dépenses publiques et réduisant les coûts.

Le Cloud peut créer de formidables opportunités pour la France. Il constitue l’un des leviers forts pour développer le Big data, l’Open data, l’accès à la culture et l’offre légale des contenus, de favoriser la multitude des applications et des nouveaux services et usages,...

L’accélération de son développement est cependant intimement liée à la confiance : sécurité, protection des données, interopérabilité, réversibilité. Parce que cela se démontre par des actes, Microsoft est le premier prestataire international de Cloud à avoir introduit les clauses contractuelles types de la Commission Européenne dans ses contrats après un dialogue constructif avec la CNIL en plus d’être normalisé ISO 27001. Nous avons également développé une initiative unique : le Trust Center. L’enjeu est d’apporter les garanties de transparence indispensables. C’est un choix industriel que nous avons fait pour répondre aux légitimes attentes des utilisateurs, administrations, entreprises ou grand public qui ne veulent pas être prisonniers de certains modèles monétisant leurs données à l’insu de leur plein gré.

Faut-il craindre le coût social du Cloud pour les DSI ?

Au contraire, il faut y voir, là encore, une opportunité d’évolution vers des fonctions de plus en plus stratégiques. En 2011, 70 % du budget informatique était consacré à la maintenance des outils, 20 % à leur amélioration et 10 % seulement à l’innovation. La promesse du Cloud est d’inverser cette répartition en faisant de l’innovation une priorité vers les tâches à haute valeur ajoutée. Les métiers du numérique vont ainsi connaître des transformations passionnantes. C’est un horizon excitant que d’avoir à construire des offres métiers innovantes à l’instar d’un broker interne de services, à concrétiser les besoins de sécurité dans le cadre du BYOD (Bring your own device), à bâtir le marketing de nouveaux usages… Le Cloud valorisera de plus en plus la fonction des DSI au sein des organisations publiques comme privées.

Propos recueillis par Joseph d’Arrast

Mise à jour le Mardi, 21 Mai 2013 08:16  

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