Axelle Lemaire reçue par le Club parlementaire du numérique

Mercredi, 17 Septembre 2014 14:24 Administrateur
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Reçue par les parlementaires à l’Assemblée nationale, la jeune Secrétaire d’Etat au Numérique a présenté dans une ambiance sereine et détendue les premiers axes de son futur projet de loi.

J’ai l’impression de passer un grand oral ! » Pas de bizutage pour Axelle Lemaire mais un parterre de parlementaires et de professionnels avides d’en savoir davantage sur les intentions de ce nouveau visage socialiste au Gouvernement.

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La jeune femme joue le jeu. Intarissable, elle a d’abord rappelé l’importance croissante prise par les enjeux du numérique au sein du Gouvernement. Une approche plus transversale, comme le laisse deviner le nouvel intitulé du Secrétariat d’Etat. « Il ne s’agit plus uniquement d’économie numérique. »

Selon la Secrétaire d’Etat, la mutation induite par son portefeuille passe aussi par des réformes juridiques (données personnelles) ainsi qu’au niveau de l’appareil d’Etat et des administrations. Le Big Data représente ainsi un marché de 9 milliards d’euros en France et 130 000 emplois potentiels. « J’aimerais que la loi pose le principe d’une ouverture des données publiques par principe et par défaut, et que la dérogation et l’exception se fassent par le paiement d’une redevance », a déclaré la ministre. Les administrations sont prévenues…

Reste que le développement d’une filière numérique demeure le cheval de bataille de son portefeuille. La jeune femme a vanté les trente-quatre plans industriels dont douze sont directement numériques, puis la French Tech hubs, l’éco système des start-up françaises. « N’oublions pas non plus la qualité de nos ingénieurs et de nos techniciens, même si nous manquons encore de développeurs.»

Axelle Lemaire entend promouvoir un effort de pédagogie à l’égard des PME, afin que celles-ci soient plus présentes sur Internet ou fasse davantage usage du Cloud.

Interrogée sur la loi numérique, la Secrétaire d’Etat a également donné quelques précisions sur son calendrier : le texte devrait être présenté en décembre au Conseil des Ministres puis examiné à la fin du premier semestre 2015 par le Parlement.

Olivier de Baillenx (Illiad) s’est ensuite enquis de la position de la France sur le projet de règlement de marché unique des télécoms. Un paquet qui prévoit notamment de supprimer les frais d’itinérance et de contrôler davantage le spectre de fréquences radio. Pour la Secrétaire d’État, le projet en l’état n’est pas « satisfaisant » et ne recevra pas le soutien de la France.

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Axelle Lemaire a tenu a rappeler son engagement sur les questions européennes. Le matin même, elle a rédigé une lettre adressée à tous les parlementaires bruxellois afin qu’ils prêtent une attention particulière aux enjeux numériques à venir.

Pascal Pérez (Colt) a lui voulu connaître le sentiment de la Secrétaire d’État sur d’éventuelles transformations des autorités de régulation. Réponse de l’intéressée : « Je m’interroge surtout sur le rôle de la CNIL afin qu’elle puisse aider les entreprises à traiter les questions de données personnelles. Il lui faut aussi un pouvoir de sanction renforcé. » Pour le reste, Axelle Lemaire n’a pas voulu trop se prononcer, parlant dans le cas de l’Arcep « d’ajustements mais pas de révolution ».

Comme on pouvait s’y attendre, un parlementaire, en la personne de Jean Launay, député du Lot, s’est inquiété de l’impact de la réforme territoriale sur le plan Très-Haut- Débit et son accessibilité sur le territoire. Pour Axelle Lemaire, il ne fait aucun doute que le plan THD mené par Antoine Darodes est une priorité du Gouvernement. « Nous allons agir dans tous les territoires. Aujourd’hui, 20% de la population n’a toujours pas d’accès à Internet . 40% de ceux qui gagnent moins que le SMIC ne l’ont pas non plus. La fracture numérique suit la fracture sociale. C’est inacceptable. » Face à l’impatience, la Secrétaire d’Etat encourage le mix technologique là où il y a urgence : satellite, montée en débit du cuivre, etc…

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Luc Belot, député de Maine-et- Loire a lui fait part de son expérience dans le domaine de l’e-éducation. Le jeune élu a souligné l’importance de la formation continue des enseignants en la matière. En plus des nouveaux équipements, il a appelé à préparer la jeune génération aux questions numériques sur la e-réputation, les données personnelles, de sécurité, d’image, du danger du harcèlement. Membre du Conseil Supérieur des Programmes, il a récemment fait inscrire l’apprentissage du code dans le socle commun à maîtriser à 16 ans. Les futurs élèves devront donc connaître l’essentiel de la programmation à cet âge-là.

A l’instar des députés européens, Axelle Lemaire a vivement encouragé les parlementaires français à s’investir davantage sur les sujets numériques. C’est tout là l’enjeu de cette première intervention de la Secrétaire d’État au CPN : mobiliser en plus le Parlement sur l’économie de demain.

Mise à jour le Mercredi, 17 Septembre 2014 14:55