Pour que la France soit aux avant-postes de la révolution numérique

Mercredi, 20 Janvier 2010 09:20 Claire
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Le gouvernement a décidé de consacrer 4,5 milliards d’euros issus du Grand emprunt, pour le déploiement de l’Internet très haut-débit.

« Avec le président de la République, nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure ». Le Premier Ministre, François Fillon, était sur le Campus de Dassault Systèmes à Vélizy pour lancer le programme national pour le déploiement du très haut-débit. Un programme ambitieux qui devrait permettre à notre pays de combler son retard en la matière. Mais pour cela la France doit surmonter ses faiblesses, qui tiennent principalement « à l’insuffisance de nos investissements ». « Dans le numérique, nous investissons deux fois moins que les autres pays avancés de l’OCDE. Et ce sous-investissement à des conséquences économiques. On peut considérer qu’avec ce sous-investissement, on s’est privé d’un potentiel d’environ 300 000 emplois » souligne le Premier ministre.

Ce sont donc 4,5 milliards d’euros qui seront consacrés au développement de l’économie. « Un effort considérable ». Deux milliards seront consacrés au déploiement des réseaux à très haut débit, et 2,5 milliards pour soutenir les usages, les services et les contenus innovants ». Ce budget transitera par un nouveau fonds pour la société numérique, qui sera piloté par René Ricol. Le Premier ministre souligne encore que cet effort sera complété par les moyens qui seront consacrés par l’emprunt à la recherche et aux pôles de compétitivité.

Penser à l’après-demain

Mais pour François Fillon, il faut voir loin. Il faut déjà penser à après-demain. « Et après demain, c’est le très haut-débit ». Si la France est en tête des pays européens en nombres de foyers éligibles, d’autres pays, notamment asiatiques font beaucoup mieux en termes de déploiement et d’abonnés. Aujourd’hui, la France n’est que le troisième pays européen en terme d’abonnés pour le très haut-débit. Pour accélérer la déploiement, le gouvernement à d’ores et déjà homologué la décision de l’ARCEP qui définit le cadre réglementaire du déploiement de la fibre optique pour les zones les plus densément peuplées. Pour autant, ce qui inquiète encore, c’est bien la fracture numérique. « Nous sommes à l’aube du très haut débit et de la fibre optique, et en même temps, 500 000 Français n’ont toujours pas accès au haut débit tout court. Ce n’est pas acceptable » fait remarquer François Fillon qui propose « la création d’une offre haut débit à un tarif abordable à tous ceux qui en sont exclus »..
Le gouvernement entend également mettre l’accent sur les zones les moins denses. Pour cela il est prévu de mettre à disposition des acteurs, d’ici l’été, « des orientations claires sur les règles du jeu qui vont prévaloir ». France Télécom, SFR ont annoncé un accord expérimental de co-investissement dans ces zones. FREE a décidé de rejoindre et d’élargir cette expérimentation.

Les opérateurs, fers de lance du programme national

« Nous n’accepterons jamais que les bienfaits du numérique soient octroyés aux seuls citadins ». Pour couvrir l’ensemble du territoire, le Premier ministre appelle à une mobilisation générale de l’ensemble des technologies disponibles : Internet mobile à très haut débit mais aussi le satellite. Pour cette deuxième technologie, une partie de l’emprunt va être mobilisé pour doter la France, d’ici quatre ans, d’un satellite de nouvelle génération qui permettra d’apporter le très haut débit dans les zones les plus défavorisés à un tarif acceptable.
Enfin, pour impliquer au mieux les opérateurs qui seront « les fers de lance du programme national », des appels à projets seront ouverts, région par région, pour bénéficier de prêts et d’un label via le programme des investissements d’avenir. En contrepartie, les opérateurs devront s’engager en terme d’étendue, d’exhaustivité et de rapidité de déploiement ainsi que de co-investissement.

Par Dominique Brière

Mise à jour le Mercredi, 20 Janvier 2010 11:31