Fréquences : « Après 17 années d’échecs successifs, Le Mouv’ doit cesser. »

Lundi, 14 Octobre 2013 16:12 Administrateur
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Questions à Arthur, Président de Oüi FM

Après avoir proposé une fusion entre sa radio, Oüi Fm, et Le Mouv', Arthur a essuyé un refus virulent de la part de ses dirigeants. Derrière ces déclarations, se pose le problème de partage des fréquences entre radios, difficile à obtenir.

Pourquoi avoir proposé cette fusion avec Le Mouv’, quelles en étaient les conditions ?

J’ai proposé cette fusion au Mouv’ car nous pouvions nous compléter utilement. Ils ont beaucoup de fréquences dans des très grandes villes de France et pas d’audience. OÜI FM a une belle audience, mais ne dispose de presqu’aucune fréquence dans les grandes villes.

Qu’est-ce qui vous choque dans le refus de Jean-Luc Hees ?

Je suis choqué par la violence et la condescendance des propos de Jean-Luc Hees qui dit « on ne confie pas les clés de la Banque de France à Bonnie and Clyde » après que son directeur du Mouv’ dit « c’est comme si H&M rachetait le Centre Pompidou ». Il leur suffisait de dire « non merci »... Franchement, ces dirigeants du service public perdent le sens des réalités. Cela dit, lorsque les Français se serrent la ceinture, paient chaque année davantage de redevance audiovisuelle (+1,5% cette année encore) et que Le Mouv’ dépense 17 millions € par an pour moins de 200.000 auditeurs, je comprends qu’ils pensent détenir la Banque de France tous les jours. Après 17 années d’échecs successifs, cette radio doit cesser.

 

Cette polémique est révélatrice de la tension en France autour des fréquences. Que réclamez-vous sur ce sujet ?

La tension démontre à quel point le nécessaire développement du paysage radiophonique français est au point mort. Les nombreuses radios indépendantes du secteur privé subissent voire périssent de la « pénurie des fréquences FM », notamment en raison de 1.000 fréquences de RADIO FRANCE gaspillées dans des usages inutiles ou coûteux, voire laissées en jachère : Ainsi, les radios du groupe RADIO FRANCE diffusent leurs programmes sur plus de fréquences que nécessaire (près de 1.000), ce qui provoque la pénurie de fréquences FM qui pénalise tant les radios indépendantes représentées par le SIRTI. A Marseille, deuxième ville de France où OÜI FM ne dispose d’aucune fréquence, le Mouv’ diffuse ses programmes sur 2 fréquences, France Musique diffuse ses programmes sur 2 fréquences, France Culture diffuse ses programmes sur 2 fréquences, France Inter diffuse ses programmes sur 3 fréquences. A Toulouse où OÜI FM ne dispose d’aucune fréquence, France Musique et France Culture ont chacune 3 fréquences. Et c’est ainsi dans toute la France ! Il faut commencer par restituer les fréquences doublons et celles du Mouv’.

Avez-vous obtenu un rendez-vous avec la ministre Aurélie Filippetti pour discuter de cette fusion ?

Oui, car le Ministère de la Culture et de la Communication est un acteur incontournable dans la gestion de ce dossier.

Qu’attendez-vous du débat autour du projet de loi sur l’indépendance de l’audiovisuel début octobre ?

À l’occasion de l’examen du projet de loi audiovisuelle, il convient d’exiger une gestion responsable des fréquences de RADIO FRANCE et d’interdire les « fréquences doublons » (d’ailleurs interdites aux radios privées), en tenant compte comme le prévoit déjà la loi de l’équilibre économique des régions et du nécessaire pluralisme. Le CSA doit pouvoir redistribuer ces 1.000 fréquences aux radios indépendantes, premier employeur radiophonique privé français.

Mise à jour le Lundi, 21 Octobre 2013 07:41