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Home Telecom « Opposer politique et concurrence est à la limite de l’insulte »

« Opposer politique et concurrence est à la limite de l’insulte »

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Réaction de Lionel Tardy, député UMP de la Haute-Savoie, au discours d’Arnaud Montebourg à la Fédération Française des Télécoms

Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a tenu vendredi 31 janvier dernier un discours offensif envers l'ARCEP et plus généralement sur la régulation et la concurrence. Que cela vous inspire-t-il ?

C’est du Montebourg tout craché, beaucoup d’esbroufe et des phrases-choc. Cela ressemble plus à un one-man-show qu’à un discours de vœux de la part d’un ministre, mais nous y sommes désormais habitués. Il veut passer pour le « culotté » du gouvernement, celui qui ose et dit tout. Mais s’il était vraiment téméraire, il aurait tenu ce discours aux vœux de l’ARCEP ! Le discours de Fleur Pellerin était beaucoup plus policé et raisonnable.

Sur le fond, le ministre a dit préférer l’intervention de l’Etat en amont plutôt que la régulation en aval, avant que les problèmes ne surgissent. Il s’agit, en quelque sorte, d’une remise en cause du principe de régulation indépendante…

 

Il préfère l’intervention de l’Etat en permanence, tant que cela s'affiche dans les médias. La vérité, c’est qu’il a beaucoup de mal à supporter que des autorités administratives indépendantes comme l’ARCEP ou l’Autorité de la concurrence puissent avoir du pouvoir. Pourtant, en 2014, nul n’ignore que le politique ne peut pas tout, tout le temps.

Pire qu’une remise en cause du principe de régulation indépendante, ses propos ouvertement anti-concurrence sont choquants. Opposer politique et concurrence est à la limite de l’insulte pour ceux qui, comme moi, croient aux deux. A partir du moment où un politique voit une autorité indépendante, et reconnue comme telle, comme une entrave, il y a de quoi s’inquiéter.

La venue d’une quatrième licence mobile était-elle une bonne chose ?

C’est encore trop tôt pour le dire. Sur la baisse des prix, le pari n’était pas évident mais il semble avoir fonctionné. Sur la couverture, je crois qu’il reste encore bien des progrès à faire. Quant aux effets sur les investissements durables et sur l’emploi, ils méritent des études approfondies plutôt que des affirmations à la volée.

Le ministre est-il dans son rôle lorsqu’il appelle Orange à mettre un terme à l’accord d’itinérance avec Free ? Cette demande vous parait-elle justifiée ?

On peut considérer qu’il est dans son rôle, dans le sens où il ne fait que redire ce qu’a déjà dit l’Autorité de la concurrence… qu’il a pourtant brocardé un peu avant. C’est à la lumière des questions de concurrence qu’il faut se prononcer sur le futur de  cet accord de d’itinérance. Malheureusement, je crois que les propos d’Arnaud Montebourg sont plutôt influencés par ses bisbilles avec Xavier Niel.  

De façon générale, je crois toutefois qu’il ne faut pas surestimer le poids de ses propos ni de ses attaques envers l’ARCEP, tout comme il ne faut pas surestimer le poids d’Arnaud Montebourg dans ce gouvernement, notamment face au ministre de l’Economie.

 

Mise à jour le Mercredi, 19 Février 2014 10:56  

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