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Home Telecom Réforme territoriale et déploiement du THD : Antoine Darodes se veut rassurant

Réforme territoriale et déploiement du THD : Antoine Darodes se veut rassurant

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Réunis à l’Assemblée nationale, de nombreux parlementaires et Antoine Darodes, le directeur de la mission Très-Haut-Débit, ont pu balayer l’état d’avancement du déploiement, ainsi que la création de la future agence du numérique.

 

C’est Bruno Retailleau, président du Conseil général de la Vendée, qui l’a le premier interpellé sur l’impact possible des réformes du Gouvernement sur le plan THD : « 80% des schémas directeurs territoriaux d'aménagement numérique (SDTAN) sont portés par les départements, idem pour les Réseaux d’Initiatives Publics (RIP). Je vois mal comment les banques voudraient prêter à des collectivités qui vivent leurs derniers jours. »

 

Antoine Darodes s’est dit confiant sur les 3,3 milliards prévus. « C’est une engagement fort de François Hollande, le quatrième de sa campagne », a-t-il déclaré à propos du contexte général de réduction budgétaire. Quant aux départements, il a tenu à relativiser la dépendance des projets : « ce sont pour la plupart des SDTAN pluri-départementaux, sauf pour une dizaine de cas. Là, en effet, on peut avoir des questions. »

Jean-Luc Sallaberry (FNCCR) s’est montré moins optimiste sur les financements croisés et a exhorté les parlementaires présents à se montrer vigilants sur le texte qui sera présenté au Parlement avec le texte sur la réforme territoriale. « Il faudra sans doute des amendements afin de sanctuariser le numérique », a-t-il insisté.

Autre sujet d’inquiétude, les rapprochements au sein du secteur des télécoms et notamment, la concentration entre SFR et Numéricable. Bruno Retailleau s’est ému de cette évolution : « peut-on continuer avec un plan THD qui ne tire pas les conséquences de cette nouvelle concentration des acteurs du marché ? » 

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Pour Antoine Darodes, il faut d’abord se féliciter des déclarations du patron d’Orange, Stéphane Richard, qui prévoit d’accélérer le déploiement du FTTH. « Evidemment, ajoute-t-il, cette stratégie pourrait conduire à dé-prioriser le déploiement dans les zones non câblées et où le réseau d’infrastructures n’incite pas vraiment au même entrain. » Mais il a assuré que la couverture de l’ensemble du territoire était toujours prévue pour 2022. « Ce que les investissements privés ne pourront pas faire, l’Etat y pourvoira. »

Une remarque qui a entraîné le débat sur la légitimité de l’investissement public et la viabilité du modèle français. Si le sénateur Hérisson à fustigé l’apport d’argent public et a cité en exemple le modèle britannique, des investisseurs ont confirmé leur intérêt pour le plan THD. Antoine Fournier (Colt Telecommunication, un opérateur d’infrastructures) a ainsi souligné son intérêt pour le plan français.

Concernant les résultats de la mission THD, Antoine Darodes a fait état d’une quinzaine de conventions signées. Un chiffre qu’il juge bien sûr insuffisant mais qui devrait être amené à grossir rapidement suite aux élections municipales. « Ce sont des conventions exigeantes pour les opérateurs, il est normal qu’ils soient prudents. »

Le déploiement du THD dans les territoires ruraux a également soulevé de nombreuses inquiétudes, notamment de la part de la députée Genevard, qui a souligné combien les PME avaient besoin d’un internet performant pour survivre. Antoine Darodes a précisé que les aides du Gouvernement étaient plus significatives dans les territoires, citant le chiffre de 60% pour un projet dans la Creuse.

 

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Fut également abordée la question de la nouvelle agence du numérique d’abord prévu au printemps et dont le calendrier a été, pour l’heure, repoussé à la fin de l’été. Elle se rapprocherait davantage d’une agence autonome que d’un établissement public. Celle-ci devrait regrouper les missions de la French Tech, du plan THD et de la Délégation aux usages de l’Internet. Antoine Darodes souhaite que cette agence « qui doit donc regrouper infrastructures et usages, puisse aussi associer les collectivités ». Un point qui a amené cette dernière précision de Bruno Retailleau : « Oui pour associer les collectivités dans une certaine mesure mais que l’Etat conserve une marge de manœuvre suffisante pour assurer son rôle de stratège. » Tout l’enjeu de ce plan THD, qui suscite beaucoup d’espoir en France et de la curiosité à l’étranger.

Mise à jour le Lundi, 09 Juin 2014 16:13  

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