A l’occasion d’un rendez-vous du Club parlementaire du numérique, le directeur de la mission French Tech, David Monteau, a pu exposer les raisons de ce nouveau label aux parlementaires et répondre à leurs questions sur la mise en œuvre du projet qui cherchent à connecter les différents écosystèmes numériques en France.
C’est Luc Belot, le jeune député du Maine-et-Loire qui a présidé le rendez-vous et à rapidement lancé son invité en soulignant le succès qu’à rapidement trouvé le label frappé à l’effigie d’un coq. « Chacun y va désormais de son animal, du lion, à l’éléphant, en passant par le colibri ! » |
David Monteau a commencé par présenter les trois dimensions qui forment le projet French Tech (clin d’œil à la French Touch) : le label, le fonds pour les investissements et la visibilité à l’international. « Toutes les géants du numériques sont des anciennes start-up. La question, c’est : comment les faire émerger ? L’environnement, l’écosystème, sont les meilleures réponses. » Le direction de la mission a mis en avant la grande diversité des territoires français et les différentes concentrations de start-up que l’on peut y trouver, bien au-delà de la région Île-de-France.
Le député du Loire, Régis Juanico, qui suit la candidature de Saint-Etienne s’est empressé de connaître les modalités du label dans le cas de multiples candidatures au sein d’une même région, comme c’est le cas en Rhône-Alpes (Lyon, Grenoble, Annecy et Saint-Etienne). « On ne vas pas forcer les mariages même si l’on pense que tout le monde gagnerait à renforcer les liens entre voisins », a considéré David Monteau.
Mais au-delà de la mise en réseau et de la prise de conscience que favorise le label, 200 millions d’euros seront également mobilisés dans le cadre des investissements d’avenir. Antoine Vivien, secrétaire général d’HP, dont la société est largement implanté à Grenoble, s’est enquit de l’utilisation de ce fonds. Explication du directeur de la mission : « ce sont des financements ciblés sur des accélérateurs de start-up. Le fonds aidera surtout des programmes opérationnels, ciblés, d’initiatives privés. »
Mais le développement des territoires n’est pas l’unique ambition de la mission. « La promotion de cette dynamique en France et à l’étranger sont les deux revers d’une même médaille », croit-il. Dominique Baroux d’ATT a souligné le message « brouillé » de la France auprès des investisseurs étrangers. Une analyse à laquelle souscrit David Monteau. « C’est d’autant plus regrettable qu’il y a un véritable écart entre la perception et la réalité. » Si le marché du travail a besoin d’être fluidifié et la fiscalité stabilisé, les atouts de la France, notamment par ses ingénieurs bien formés et peu couteux, lui assure toujours une attractivité importante.
Une remarque sur les ingénieurs qui a fait réagir Gilles Brégant, de l’Agence nationale des Fréquences. « On a peut-être de bons ingénieurs à moindre coût, mais ils sont de moins en moins nombreux ! » Si David Monteau déplore la situation, il rappelle que la dynamique des start-up nait aussi des entrepreneurs : « c’est à la fois un leadership et une diversité de compétences. L’innovation, c’est essentiel mais il faut aussi savoir finaliser un produit et satisfaire un client. »
Luc Belot a finalement conclu le rendez-vous sur une question autour des liens entre French Tech et France industriel, prenant en exemple la filière sur les objets connectés où la France s’affiche comme leader. Pour David Monteau, ce sont deux initiatives complémentaires : « La French Tech est une initiative transversale qui peut venir soutenir une filière. Sur le plan objets connectés, nous pourrions par exemple agir comment effet de levier. » En tout cas, à peine lancé, la French Tech rencontre déjà un fort succès à travers tout le territoire.