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Home Actualités du secteur Septembre 2010 Déploiement des réseaux fibre : où en est la France ?

Déploiement des réseaux fibre : où en est la France ?

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Entretien avec Roland Montagne, responsable du pôle haut débit, IDATE.

« Concernant le déploiement de la fibre, la France n’est pas en retard »

Quel est l’état des lieux concernant la fibre optique en France ?

En juin 2010, on a pu dénombrer en France 371 312 abonnés fibre, que ce soit en FTTH ou en FTTB. Il s’agit d’un score modeste. Mais les chiffres sont bien différents s’il est question des foyers raccordables (en effet, dès lors que la fibre arrive au bas de l’immeuble, les résidents sont comptés comme foyers pouvant s’abonner, s’ils le désirent, à la fibre optique). En juin dernier, on en a dénombré 5 783 588 dans l’Hexagone. Orange SRF et FREE ont annoncé que, dans le cadre d’un co investissement, près de 800 000 logements pourraient être raccordés dans les mois à venir. Ce chiffre devrait donc bientôt excéder les 6 millions. Concernant le déploiement de la fibre, la France n’est donc pas en retard…Elle figure même parmi les leaders européens.

Dès lors, pourquoi entend-on parler ici et là de retard français en matière de fibre optique… ?

Quand on parle du retard français, il faut relativiser et préciser qu’il concerne le taux de pénétration de la fibre, c'est-à-dire le nombre d’abonnés rapporté au nombre de foyers raccordables. Ce taux est de 6% en France contre 15% en Europe. Le Japon affiche 37% et les Etats-Unis 29%.

« Les offres de services doivent être persuasives pour faire monter le taux de pénétration de la fibre. »

Comme réduire cet écart ?

Si nous voulons garantir le succès du FTTH, il faut faire des progrès dans la commercialisation des accès. Les offres de services doivent être persuasives pour faire monter le taux de pénétration de la fibre.

Il faut bien comprendre que, dans ce domaine, notre pays a un désavantage. Paradoxalement, il s’agit de nos réseaux cuivre, de bonne qualité, qui ont permis de développer de très bonnes offres ADSL et le Triple Play. C’est très positif. Mais cet avantage devient un inconvénient pour la fibre où il faut d’autant plus convaincre en proposant des services innovants ou de bien meilleure qualité. Après une période d’installation souvent laborieuse, les utilisateurs qui se montrent satisfaits de leur débit actuel ne feront pas nécessairement l’effort d’installer un nouvel accès fibre. Il y a donc un travail de persuasion à mener auprès des consommateurs et également auprès des sociétés immobilières, promoteurs et syndics.

Les 5,8 millions de foyers raccordables et les quelques 370 000 abonnés évoqués se situent en zone dense, dans les villes. Qu’en est-il du déploiement de la fibre en zone peu dense ?

La France a, dans ce domaine, pris un avantage sur les autres pays d’Europe. C’est sans doute le pays où les collectivités s’investissent le plus dans le déploiement des réseaux (cf. encadré ci-dessous). Dans les années passées, elles ont promu le dégroupage grâce à des réseaux de collecte. Aujourd’hui, elles se sentent concernées au premier plan par l’arrivée des réseaux THD. Nombre d’entre elles réalisent déjà des dorsales ou réseaux de collecte en fibre alors que les appels d’offre du Plan National Très Haut-Débit n’on pas encore été lancés. La France a donc un coup d’avance et ces infrastructures de collecte sont la première étape d’un déploiement futur de la fibre en zone peu dense. L’Arcep a mis au point les règles du jeu pour le déploiement dans les zones très denses et travaille actuellement sur les modalités de déploiements dans les zones 2 et 3. Le travail était complexe en raison du grand nombre d’acteurs (opérateurs, collectivités, gestionnaires d’immeubles). Il a pris du temps, mais nous sommes aujourd’hui bien placés dans le concert européen de la régulation.

L’implication des collectivités dans le déploiement du THD (voir carte)

Dans l’Hexagone, quelques collectivités sont impliquées dans des projets de FTTH pour le résidentiel.

C’est le cas, en Ile-de-France, des trois départements de la petite couronne et, en grande couronne, du Val-d’Oise.

En Province, des réalisations similaires sont en cours à Laval, à Gonfreville (Seine-Maritime), dans le Calvados, en Savoie et également à Pau.

Par ailleurs, plusieurs procédures d’Avis d'Appel Public à la Concurrence sont en cours : à Vannes, autour de Deauville et Trouville, à Agen, dans les Vosges, le Loiret et le Vaucluse.

Dans le reste de la France, on dénombre, en Juin 2010, 72 collectivités (régions, départements et intercommunalités) ayant retenu un délégataire ou un partenaire pour la construction d’une dorsale ou d’un réseau de collecte en fibre.

La Bourgogne, l’Auvergne, le Languedoc-Roussillon et l’Alsace comptent parmi les régions concernées. On compte aussi une quarantaine de conseils généraux engagés sur ce type de projets auxquels s’ajoutent une trentaine de Villes ou intercommunalités.

Source : IDATE Juin 2010

Mise à jour le Lundi, 20 Septembre 2010 15:40  

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