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« Les grands travaux » de l’Administration 2.0

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Transposer à l’administration les techniques 2.0 utilisées en entreprises et au sein de la société est la proposition de la dernière note de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol). Tant dans l’organisation interne de l’administration que dans les relations avec les usagers, le développement du 2.0 devrait transformer l’administration.

Internet n’est heureusement pas étranger à l’administration mais celle-ci pourrait l’utiliser différemment. C’est ce qui ressort de la note pour la  Fondation pour l’innovation politique de Thierry Weibel (1). « L’administration passe donc progressivement à l’administration 2.0 mais reste encore autocentrée, c’est-à-dire trop centrée sur ses besoins internes. » Le rapport sur « l’Amélioration de la relation numérique à l’usager»  du groupe "Experts Numériques" (dont était le député Frank Riester) constatait les mêmes problèmes en affirmant que « l’offre de services est encore aujourd’hui trop largement organisée en fonction de l’administration et non de l’usager. » Pour surmonter ces travers, une petite révolution est nécessaire puisque « le secteur public est historiquement dans une relation unilatérale » : rien de plus opposé au Web 2.0 qui par nature est éminemment social et interactif. L’auteur réclame non pas un simple projet mais de « conduire une politique publique, nouvelle et pérenne ».  Quel pourrait donc être le visage de cette administration 2.0 ? Celui d’une administration permettant au « citoyen de co-produire, de tester, de modifier et de faire évoluer les processus et les services en fonction de ses besoins réels » ; d’une administration « hautement collaborative, poreuse aux influences du secteur privé et des particuliers, ouvertes sur le monde réel » ; d’un service public « créateur de lien social, à forte valeur ajoutée, réduisant les dépenses publiques »

La note de Thierry Weibel reste volontairement sur le terrain des grandes impulsions à donner à la réforme de l’administration numérique, sans entrer dans le détail. C’est ce qui fait la force de sa vision mais aussi ses limites, le lecteur pouvant rester sur sa faim. Mais l’auteur assume ce parti pris puisqu’il propose de laisser les initiatives émerger pour la naissance d’une administration 2.0 : pour lui, mieux vaut « une solution simplement "assez correcte" plutôt que de rechercher en y consacrant beaucoup d’énergie et de temps la meilleure solution ». Thierry Weibel compte donc sur l’innovation car « dans un monde incertain et volatil, la créativité est le premier levier de la transformation ». Pour lui l’administration doit s’inspirer des méthodes ayant fait leur preuve dans le secteur privé. Le contexte se prête à une telle révolution : « dans une France où les investissements structurants ont déjà été grandement réalisés, où les dépenses publiques devront être mieux raisonnées, le service public numérique ouvre une nouvelle catégorie de chantiers pour une nouvelle plateforme de services permettant d’imaginer le service public de demain ». L’objectif de baisse des dépenses publiques est donc compatible avec les chantiers de la nouvelle administration. « Les grands travaux » de l’administration numérique n’ont plus qu’à commencer.

Pierre Laffon

(1) Thierry Weibel est directeur Activité Conseil SI & Administration 2.0 Groupe VOIRIN Consultants – ATELYA

Mise à jour le Lundi, 05 Décembre 2011 14:54  

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