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Questions à Christian Hutin, maire de Saint-Pol-sur-Mer, président du SIVU Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre cette couverture en fibre de votre territoire ? Le SIVU, Syndicat Intercommunal pour la Télédistribution des villes de Saint Pol sur Mer, Fort-Mardyck, Coudekerque-Branche, et Cappelle-La-Grande exploitait et entretenait déjà un réseau co-axial. Ce dernier permettait de diffuser un bouquet fiscalisé d’une quarantaine de chaînes à 70 000 habitants. Cependant ce réseau était devenu obsolète et limité suite, notamment à l’arrivée des chaines de la TNT. Il était donc nécessaire de le moderniser. Après étude, il est apparu que la fibre optique constituait la technologie la plus aboutie et la plus performante ; celle qui allait s’imposer dans les deux ou trois prochaines décennies. |
A partir de cette idée, les membres du SIVU ont souhaité :
- que le réseau soit le plus performant possible et ont donc opté pour un FTTH (Fiber To The Home) ; c’est-à-dire que la fibre entre vraiment dans les habitations.
- proposer un internet « ménager » social gratuit pour tous les habitants permettant de consulter ses mails, ses comptes, communiquer par skype….
- permettre aux habitants de bénéficier de services complémentaires par des opérateurs comme le très haut débits à 100 mégas.
Le rôle du SIVU a-t-il été déterminant ?
Le rôle du SIVU a été doublement déterminant ; il est le financeur de l’opération mais aussi son initiateur. Or, comme pour tout projet novateur, il faut une volonté politique forte et déployer beaucoup d’énergie pour lui donner jour. Par exemple, pour ce projet, il a fallu sonner à près de 25 000 portes pour prendre rendez-vous pour effectuer des travaux et installer la fibre dans les maisons ou appartements.
Comme vous y êtes-vous pris pour réunir les financements ?
Le SIVU était au départ une entreprise privée. Suite à un dépôt de bilan, les communes avaient deux choix : le reprendre en gestion ou priver ses habitants de la télévision. Le premier choix a été opéré mais a occasionné des difficultés financières importantes.
Depuis le milieu des années 90, nous nous sommes attachés à combler la dette sans augmenter la pression fiscale sur les ménages en renégociant tous les emprunts. Une fois les finances assainies, cela nous a permis de retrouver des capacités d’investissement. Néanmoins le financement n’a pas été facile puisqu’entre le départ et la fin du projet, la crise est intervenue et plusieurs banques se sont désengagées. La Caisse d’Epargne et la Caisse des Dépôts et Consignations ont été nos partenaires dans cette opération.
Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ?
Elles sont triples :
1 la crise économique a remis en cause le financement de l’opération
2 il s’agit d’un projet unique, atypique, novateur. Ainsi, alors que nous proposons un service gratuit et social à nos habitants, la loi et l’Arcep nous considèrent comme un opérateur privé de type Free ou orange.
3 ce projet est de grande ampleur mais touche aussi au détail : la dalle en béton coulée dans le jardin d’une maison et qui empêche de faire passer la fibre, la dame qui veut déplacer sa télévision de la salle à manger au salon…..
Néanmoins, aujourd’hui, le projet est financé et près de 80% des foyers sont équipés ; le réseau fibre est actif même si le co-axial fonctionne encore en parallèle pour encore quelques mois ; le temps de terminer les raccordements.
C’est un projet dont tous les porteurs sont très fiers car il est porteur pour nos habitants et nos 5000 entreprises. Et aujourd’hui, on n’imagine pas encore tous les services que pourra offrir le très-haut-débit dans de nombreux domaines.
Où en est-t-on du calendrier ?
Près de 80% des foyers sont raccordés. Nous souhaitons terminer cette phase dans le 9 prochains mois et basculer définitivement sur le réseau fibre dans le courant du premier semestre 2014.
