La vague d’émoi provoquée par l’arrivée de Free Mobile parmi les opérateurs de téléphonie mobile ne laisse pas d’attirer l’attention des parlementaires. La commission des Affaires Économiques auditionne depuis quelques semaines les principaux acteurs de ce feuilleton dont le dernier acte s’est tenu le mardi 29 février au Palais Bourbon.
Après Xavier Niel et Stéphane Richard, c’est donc Frank Esser et Olivier Roussat, respectivement PDG de SFR et de Bouygues Télécom, qui, à une semaine d’intervalle, ont accepté de faire face à un « feu nourri de questions » (dixit Serge Poignant, le Président de la commission). Les deux PDG ne se sont pas fait prier pour déclencher les hostilités et Xavier Niel, souvent en butte à leurs piques, aura sûrement senti ses oreilles siffler tout au long des auditions.
"Est-ce que l'on peut accepter les vraies-fausses couvertures ?"
Olivier Roussat
Attendu comme principal contempteur de l’accord d’itinérance passé entre Free et France Télécom, Frank Esser, malgré son apparence sereine, n’aura pu masquer son mécontentement tant dans ses réponses aux accents germaniques pointait un dépit évident. Réitérant les propos qu’il a récemment livré à la presse, le PDG de SFR a martelé une même question : « Quelle obligation a un opérateur pour déployer un vrai réseau ? », remarquant que Free ne fournissait pas les efforts nécessaires à l’autonomie de son réseau et laissant ainsi clairement entendre qu’il tenait plus de l'oprérateur virtuel que réel. Mêmes interrogations du côté de Bouygues et d’Olivier Roussat qui tire à boulets rouges sur le réseau de Free et en a appelé à l’autorité de l’ARCEP pour trancher le nœud Gordien : « Est ce que l'on peut accepter les vraies-fausses couvertures ? C'est une lourde question que l'on doit aujourd'hui trancher ».